Bora Bora est une île réputée pour la beauté de son lagon, l’exubérance de sa faune sous-marine, les nuances de bleu qui peignent la mer comme nul part ailleurs. Son soleil de plomb dirige, normalement, tel un chef d’orchestre, l’ensemble de ces éléments, pour les faire exploser d’une symphonie luxuriante. Mais moi, de Bora Bora, je n’aurais connu que quatre jours de vent et de pluie. Toutefois, comme pour me donner l’envie d’y retourner, la belle s’est apprêtée le tout dernier jour, pour notre dernier rendez-vous. Elle a repoussé loin d’elle les nuages et, surement pour atténuer un peu ma frustration, elle m’a autorisé une sortie mémorable en bateau, pour découvrir trois sites exceptionnels.

De l’eau de pluie, de l’eau de là-haut.

Bien sûr qu’en cette saison des pluies, qui s’étend de décembre à mars, l’eau tombe en abondance sur les îles de Polynésie. Seulement, je m’étais imaginé que la planète aurait fait une petite exception pour ma venue. Ou qu’au moins, se seraient alternés les averses et les rayons de soleil. Que nenni.

J’avais quitté Huahine sous la pluie et je suis arrivé à Bora Bora sous la pluie.

J’ai bien tenté de braver les éléments en allant voir les fonds sous-marins à côté de mon hôtel, donnant pourtant directement sur le plus beau lagon du monde d’après le prospectus. Mais les courants, une petite houle et l’écoulement massif d’eau se déversant des ruisseaux alentours, ont eu raison de moi.

Un petit Gecko, un peu transis de froid, est même venu me demander de l’aide (enfin, plutôt de la chaleur) en s’approchant pour que je le réchauffe dans mes mains. Avant de le prendre dans le creux de mes paumes, je l’ai fait passer sur mon maillot de bain noir, intronisé fond noir officiel du studio sous l’élan de l’improvisation et lui ai tiré le portrait dans le style Animal Studio. Compte tenu de la taille de ce compagnon provisoire, la distance de mise au point est très rapprochée. Pour ceux que cela intéresse, c’est ce qui donne une profondeur de champ réduite sur sa tête et rend flou le reste de son corps. Il a poursuivi son chemin en s’éjectant de mes mains lorsqu’il a considéré avoir reprit assez de calories…

Une Sterne qui passait par là, sans me donner la moindre attention, a également été immortalisée par mon objectif impatient. J’avais remarqué que des oiseaux passaient régulièrement sur la plage aux pieds de ma chambre. Entre deux averses j’ai attrapé mon appareils. Deux oiseaux sont passés trop vite, j’ai eu celui-ci à deux reprise. J’aime bien l’incrustation entre les feuilles. Je précise que c’est sans trucage.

Une petit tour et puis s’en va.

Une première sortie en mer ayant été annulée, j’ai retenté ma chance en m’inscrivant à nouveau pour le dernier jour que j’avais à passer sur place. Je voulais me donner une chance d’aller voir des patates au large. Les documentations pour les touristes parlaient aussi de Raies Manta et autres requins et imaginer qu’ils étaient peut-être à portée de barque me titillait l’index (qui est le doigt que j’utilise habituellement pour appuyer sur le déclencheur de mon appareil photo).

En me réveillant le matin, j’entendais des trombes d’eau s’abattre sur le toit de Pandanus, une plante tropicale. Pas très bon signe. Je me suis rendu sur le point de rendez-vous et j’ai attendu sous la pluie l’arrivée du 4X4 qui venait me chercher. Une dame, d’un âge honorable pour travailler encore, m’a accueilli avec un large sourire et un “David? Ah toi tu es un courageux!” enjoué.

Seuls six autres touristes comme moi étaient des courageux. Et nous avons bien eu raison de l’être, car la journée s’est, petit à petit, éclaircie et le soleil a finalement daigné se montrer. Les trois sites où nous ont amenés notre équipe d’animateurs/guides étaient superbes.



Au cours de cette sortie, j’ai pu avoir le plaisir de nager au milieu de requins Pointe Noir, de Raies Pastenague, une (oui, une seule, malheureusement) Raie Manta et une foule d’autres poissons multicolores plus jolis les uns que les autres. La Manta était un peu trop profond pour mes capacités de nageur, mais j’ai pu l’avoir, pour une photos tout en bleu, avec un de nos animateurs à ses trousses.

Voici les photos que j’ai pu travailler jusqu’ici:

Techniquement, je n’ai toujours pas réussi à maitriser mon matériel. Ma prise de vue est largement tributaire des éléments environnants. En gros, s’il y a du mouvement dans l’eau, je suis, comme une brindille, balloté et envoyé plus loin. Et bien sûr le mouvement est continuel en mer. Ce qui veut dire qu’il est très difficile de rester assez longtemps sur place pour faire un cadrage et une mise au point adaptés. De toutes façons, même si j’avais la possibilité d’être immobile, les poissons ne restent, eux, pas en place. Je n’ai (encore) trouvé aucun bruitage (comme ceux que je fais avec les chiens par exemple) qui puisse les faire me regarder sans bouger. Le réglage des lumières s’en trouve donc très compliqué. La portée des flashes sous l’eau est assez faible. J’opte pour des vitesses rapides (d’obturateur) pour figer le mouvement et m’assurer la meilleure netteté qui soit. Cela implique que mes modèles doivent se trouver dans une petite “fenêtre” d’exposition, face à moi. Il faut aussi que je les vois avec assez d’anticipation pour appuyer sur le déclencheur au bon moment. Beaucoup d’essais et peu de réussite. Mais, je l’ai toujours dit, que ça ne soit pas facile donne plus de prestige aux réussites! Alors je fais avec… Moi qui ai l’habitude de ne déclencher qu’à (presque) coup sûr pour mes photos d’animaux terrestres, je dois avouer que j’ai l’index plus agité sous l’eau. Je vide mes batteries au cours de la séance photo et je retourne à ma chambre, laver et entretenir mon matériel pour qu’il soit en état pour la fois suivante.

J’aurai donc effectué une seule plongée à Bora Bora. J’y ai rencontré des personnes attachantes, des locaux, qui me proposent d’y retourner en février. Je vais y réfléchir. Je me suis envolé vers Tahiti pour quelques jours de break, avant de me me rendre sur Rangiroa. Là, j’espère être opérationnel car je veux plonger plus profond avec bouteille. On m’a parlé d’une passe, Ti Puta, où se réunissent de nombreux requins, des grands dauphins et des raies Manta.

Alors peut-être que…

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