Après que les éléments se soient mis en place pour me permettre de me rendre en Polynésie en ce début 2019, je n’en avais pourtant pas vraiment fixé le programme. Je savais que je partais à la recherche de nouveaux regards à porter sur le monde. J’avais l’envie d’une cassure avec ma routine de photos de chiens et de chats. Non pas que je m’en sois lassé, j’aime toujours autant arriver à déclencher au moment exact où ces animaux nous livrent leurs plus beaux profils. Je les trouve tellement magnifiques et variés que je n’aurai pas assez d’une vie pour faire le tour de la question. Mais je ressentais le besoin d’aller retrouver de l’inspiration ailleurs. Sans trop savoir vers quoi me tourner. Puis, comme une évidence dans mon parcours de portraitiste animalier, j’ai imaginé qu’il serait possible (et magique) de tenter de réaliser de nouvelles images “façon Animal Studio”, avec des animaux vivants sous l’eau. Je n’imaginais pas alors toutes les difficultés que j’aurai à dépasser!

Voilà, c’est décidé.

Prendre la décision n’a pas été très difficile. Je me souviens de l’ébullition de mon cerveau en imaginant les fantastiques images que je voulais réaliser. J’avais virtuellement devant les yeux des Raies Manta, qui me faisaient face en prenant la pause. J’imaginais la lumière, celle que j’aime faire au studio, se déposant délicatement pour mettre en valeur un dauphin arborant un joli sourire, ou mieux, une baleine avec son petit, venus me saluer… Bref, j’étais un peu euphorique et assez loin de la réalité de la prise de vue sous-marine.

Quand je me suis posé les bonnes questions concernant le matériel photo, je me suis rendu compte assez rapidement que le monde de la photographie sous-marine est un monde à part de la photo. Sous l’eau, le matériel est largement plus vulnérable. La moindre goutte d’eau de mer qui entrerait dans un interstice de l’appareil serait une catastrophe irréparable. Ce sont d’autres circuits photographiques qui distribuent ce matériel. Immédiatement j’ai entendu parler de Photo Denfert qui est, je crois, le plus ancien dans ce domaine et qui semble être relativement incontournable. J’ai pu faire une première approche de ce qui existe comme possibilités, depuis leur site. Je pensais pouvoir leur louer du matériel, mais ils m’ont répondu que “la location serait plus chère que l’achat”, sans jamais m’indiquer de tarif clair pour le matériel loué sur la période que je souhaitais. J’imagine que ce n’est pas le type de formule qu’ils préfèrent. Je leur ai aussi demandé divers tarifs pour différentes compositions, mais, en cette période de fêtes 2018 où je me suis adressé à eux, je pense qu’ils étaient surchargés. Je n’ai jamais eu aucun devis de leur part.

J’ai alors imaginé acheter un caisson pour l’appareil photo que j’utilise actuellement au studio. Un Eos 5D mark II avec mon objectif EF 28-105mm f/3.5-4.5 USM, du matériel fiable et performant. Malheureusement, il m’a été impossible de trouver le caisson étanche adapté. L’appareil est trop ancien pour les fabricants de caissons, qui doivent, sans cesse, s’adapter au marché des nouveautés.

Ma prospection m’a aussi permis d’entrer en contact avec d’autres magasins spécialisés. J’ai trouvé de nombreuses enseignes avec une simple recherche Google. Discuter avec plusieurs interlocuteurs est la bonne méthode pour se faire une idée des possibles. Les tarifs que l’on m’indiquait étaient assez impressionnants. Si le monde de la photo est cher, le monde de la photo sous-marine en est la version luxe!

Teach your kids...

Je me suis aussi tourné vers l’occasion, mais rien ne semblait correspondre à ma recherche bien spécifique. Ce marché de l’occasion m’a pourtant fait entré en contact avec Patrice. Il vendait une partie de son propre matériel à titre personnel, mais il travaille également chez Subchandlers, une autre société spécialisée dans tout ce qui concerne la plongée. L’objet de cet article n’est pas de faire la promotion de l’un ou de l’autre, mais de témoigner de mon parcours. Et il se trouve que le contact avec Patrice a tout de suite été constructif. Le fait qu’il soit lui-même photographe a beaucoup aidé dans la compréhension de mes besoins. Là, il a fallut faire des compromis. Je n’arrête pas de le dire: la photo c’est du compromis. Toujours à faire des choix entre ses moyens et ses besoins, en fonction des conditions de prises de vues.

Avec le budget dont je pouvais disposer, du style d’images que j’envisageais, des disponibilités en stock et des délais de livraison, la réflexion avec Patrice m’a dirigé vers un appareil Sony RX100VA, un appareil minuscule en taille, mais grand par ses qualités photographiques. Je (enfin… sur les conseils de Patrice) l’ai associé à un caisson étanche le FRX100 de Fantasea et une optique grand angle  WWL1 de Nauticam et de deux flashes sous-marins Inon D200, déclenchés par fibre optique.

Patrice et moi avons passé beaucoup de temps au téléphone pour configurer et m’expliquer la procédure de mise en route de ce type d’appareil. Dès réception, il faut assembler et tester l’étanchéité des différents éléments qui constituent le package. C’est dans une baignoire que j’ai pu prendre une première photo de coquillage et m’assurer qu’aucune fuite ne venait contrarier mon plan.

La prise en main est réellement différente de tout ce que je connaissais jusqu’ici. Malgré tout, je suis content de la simplicité relative pour trouver les boutons de réglages au travers du caisson étanche. La position des mains est différentes et le poids de l’ensemble rend la manipulation plus complexe. Porter le tout et, en même temps, faire le cadrage et appuyer sur le déclencheur, me semble être assez difficile. A cela, j’ajoute la volonté de faire des images différentes, avec mon style studio qui prévoit, entre autre, une position bien particulière de l’animal photographié et de la lumière qui l’éclaire… Mais à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire et l’idée que ce soit compliqué ne m’a jamais fait reculer. Je préfère prendre le risque de rater que de me laisser aller à la facilité d’une image sans ambition.

Ainsi, je suis parti vers les rivages polynésiens et je me suis jeté à l’eau. Je raconte cette première fois avec l’appareil, ici.

A suivre donc.

Je vous donne rendez-vous bientôt.

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