Le jeudi 3 janvier 2019, j’étais sur le vol AF76 de la compagnie Air France pour un voyage vers Tahiti avec une escale à Los Angeles. Au cours d’un premier vol, d’une durée de douze heures, je n’ai pas réussi à dormir plus d’une demie-heure. Arrivé à L.A., après les formalités habituelles auprès de la police américaine des frontières, j’ai attendu l’embarquement pour la suite du voyage. A l’heure prévue, j’ai reprit le même avion, pour huit heures de vol supplémentaires. Plongé dans la perspective de mon périple, je n’ai pas réussi à trouver le sommeil plus d’une heure ou deux, du coup j’ai pu regarder plusieurs films. Ça occupe!
En tout, le voyage aura duré vingt-quatre heures, sans sommeil ou presque. C’est donc bien légitimement fatigué que j’ai posé le pied sur le sol polynésien.
Accueil à la tahitienne.
Ceux qui sont déjà passés par l’aéroport de Tahiti-Faaa le savent, dès que les portes de l’avion s’ouvrent, l’ambiance polynésienne se fait sentir. La température extérieure indique que l’hiver parisien est bien derrière moi. Le sourire fleuri des hôtesses chargées de diriger les passagers, à pieds, vers le hall d’accueil, montre l’hospitalité des Îles Sous le Vent. Puis, dès qu’on approche de la porte du bâtiment, une douce musique, avec ukulélés et couple de danseurs vêtus de costumes traditionnels, extirpe un sourire ravi aux arrivants. Enfin, après le passage des douanes, une foule venue accueillir un membre familiale ou un ami, un collier de fleurs à la main, se précipite en accolades parfumées auxquelles je ne peux m’empêcher de participer, tant l’odeur de la Tiare est agréable.
Ça y est, je suis de retour en Polynésie!
Le petit aéroport s’agite. Des touristes échangent des Euros. Ici, c’est le Franc Pacifique. Une monnaie qui reprend, dans les grandes lignes, les couleurs de nos billets européens, mais dont la valeur ne représente encore rien pour moi. Ma centaine d’euros devenue des francs locaux, je me retrouve devant une serveuse, à qui j’ai commandé un café. Je la paye en lui tendant, comme le ferait un enfant, une pile de billets pour qu’elle se serve elle-même.
Mais le trajet n’est pas encore terminé. Ma destination finale est Huahine, une île à 40 mn d’avion, dans lequel j’embarquerai deux heures plus tard. L’attente, et la lutte pour ne pas m’endormir, sera longue. Je n’ai pas envie de retrouver Morphée et laisser passer le départ. Après trois longues heures, c’est sous un magnifique soleil qu’un petit avion à hélices m’attend pour la dernière ligne droite avant l’arrivée à la première île du parcours.
La papaye sur le gâteau.
Lorsque j’entre dans l’avion, l’hôtesse m’accueille avec la gentillesse habituelle. L’avion n’est pas très grand, pourtant de nombreuses places sont disponibles. On peut s’assoir où l’on a envie. Je demande quel est le côté préférable pour voir Huahine à l’arrivée. La jeune femme me répond que l’avion pivote d’abord sur la droite, ce qui incite à choisir un siège à droite. Mais elle ajoute qu’à la toute fin de l’approche, l’avion pivote à gauche, ce qui suggère de choisir un hublot à gauche. Je lui réponds que la vue serait idéale en étant directement dans la cabine de pilotage, avec le capitaine et son co-pilote. J’ajoute, comme une boutade, qu’ayant une licence de pilote ULM, j’adorerais pouvoir me rendre compte des différences de conditions de vol dans un cockpit de ligne régulière.
Et là, à ma grande surprise, l’hôtesse me propose tout naturellement de demander aux pilotes s’ils accepteraient que je me joigne à eux. Immédiatement ils me l’autorisent à titre exceptionnel et on m’installe sur un petit strapontin prévu pour accueillir une troisième personne dans le cockpit. Je m’y installe abasourdi, en arborant un large sourire aux pilotes et en les remerciant pour leur complaisance. Eux me répondent calmement: “Aucun souci, entre collègues il faut s’entraider!” S’il est vrai que j’ai une licence pour piloter un Paramoteur, ça remonte à pas mal d’années et ils sont vraiment sympas de m’associer à eux aussi amicalement. L’envie de dormir totalement effacée, j’ai donc rejoint Huahine en profitant d’une vue exceptionnelle sur le lagon resplendissant. Tous mes sens étaient bien ouverts pour profiter au mieux de cette surprise de la vie.
Vers midi en heure locale, j’ai fini par poser ma valise dans la chambre où je resterai six jours. J’ai fait quelques courses. Repéré quelques lieux où me rendre et vers dix-sept heures ici, j’ai sombré d’épuisement, après presque deux nuits blanches. Je me suis réveillé en super forme vers… trois heures du matin en horaire polynésien. Pas simple de s’adapter au décalage horaire!
Plus tard, après avoir vérifié mon matériel, je suis parti à vélo vers une plage dont on m’a assuré la beauté sous-marine. Je n’en pouvais plus d’attendre pour me jeter à l’eau et tester en vrai mon nouvel appareil photo subaquatique.
Pas du tout évident la prise de contact. Comme je l’avais compris, tous mes repères ont disparu. Sous l’eau, avec du matériel aux réglages différents, en visant au travers d’un masque plein de buée et dans un mouvement perpétuel, la tache s’avère complexe. Mais je suis venu pour apprendre. Ma première expérience en immersion totale donnera lieu à un autre article. En attendant la suite, voici l’une de mes toutes premières images en mer (c’est un poisson clown, c’est drôle, non?). Je l’ai prise face à une Patate de Corail, un amalgame de taille variable composé de rochers et de coraux, où se regroupent des centaines d’animaux marins qui y vivent en communauté:
Je vous donne rendez-vous bientôt.
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